L’enfant intérieur : rencontre, réconciliation et réparation

Dans le domaine du développement personnel et de la spiritualité, on entend énormément parler de la notion d’enfant intérieur.

Jung a commencé à mener des travaux sur cet archétype, en se basant sur l’idée que nous avons tous été des enfants et que cet enfant vit encore en nous. Nous avons tous en nous, un enfant brimé, abandonné, malmené ou réduit au silence par les évènements de notre passé puis par l’adulte que nous sommes devenu. Même si nous ne le voulons pas, un enfant intérieur non guéri reste toujours actif : il réclame d’être écouté, reconnu dans sa souffrance et libéré de sa problématique.

Pour Jung, l’enfant est porteur de transformation, par nature. Une qualité qui fait bien souvent défaut chez l’adulte. A partir de cette simple observation, il forge l’un des concepts clés de la psychologie analytique, « l’individuation » – un processus qui nous pousse à devenir des individus aussi complets que possible grâce, entre autres, aux capacités de transformation de l’enfant qui vit en nous.

« Sitôt qu’un individu a apprivoisé et nourri spirituellement son Enfant intérieur blessé, l’énergie créatrice de son merveilleux Enfant naturel commence à émerger. Une fois intégré, l’Enfant intérieur devient la source d’une régénération salutaire et d’une vitalité nouvelle. Quant à l’Enfant naturel, il correspond à cette partie de nous-même qui recèle, en puissance, nos dons innés pour la découverte, l’émerveillement et la création. »

John Bradshaw (psychologue américain)

L’archétype de l’enfant fait également partie de la théorie à l’origine de l’analyse transactionnelle. Dans cette approche, notre monde intérieur est habité par trois états du moi, que nous utilisons plus ou moins bien : le Parent, qui établit les règles ; l’Adulte, qui pense, décide et résout les problèmes ; et l’Enfant, qui ressent et réagit.

Dans un monde idéal, si nous étions parfaitement équilibrés, nous devrions passer d’un état à l’autre de manière fluide. Il y a un vécu, qui amène une émotion (Enfant). Le Parent accueille l’émotion et pose un cadre en douceur. Ainsi, l’Adulte peut intervenir, et envisager des actes justes et alignés.

Maintenant qu’on connait la notion d’enfant intérieur et le rôle qu’il joue dans notre psyché, on peut comprendre pourquoi c’est intéressant de le guérir.

En travaillant sur l’enfant intérieur, on agit directement sur l’adulte que l’on est. On gagne en maitrise de soi, en autonomie, en assurance et en sécurité intérieure. On se libère donc plus facilement du regard des autres, car on a confiance en qui l’on est : on n’a donc plus besoin de l’approbation des autres pour faire ses choix. On retrouve sa souveraineté et un sentiment de liberté et de pouvoir personnel. Tout simplement, on arrête d’être une victime pour devenir responsable de sa vie.

C’est chouette et ça donne envie… Mais, concrètement, comment fait-on?

Je vais vous donner un processus simplifié, dans les grandes lignes, et vous trouverez facilement tout un tas de livres et vidéos sur le sujet si vous voulez aller plus loin!

Aller à la rencontre de son enfant intérieur

Pour guérir votre enfant intérieur vous pouvez commencer par lui parler, écouter ce qu’il a à vous dire. Vos pouvez reconnaître ses émotions et lui dire que vous comprenez sa tristesse/colère/frustration/autre, le consoler, le rassurer.  

Se réconcilier avec son enfant intérieur

Lui demander pardon de l’avoir négligé. Renouer avec lui en vous autorisant à vous amuser, à dessiner, ou faire toute activité ludique que vous appréciez.

Apporter réparation à son enfant intérieur

Vous pouvez prendre soin de cet enfant, comme vous auriez aimé que l’on prenne soin de vous quand vous étiez enfant !  En donnant de l’amour et de l’attention à cette part de vous, vous guérissez simultanément l’adulte que vous êtes.

Lors des séances d’Hypnose Transpersonnelle®, il arrive que nous soyons amenés à travailler sur la notion d’enfant intérieur. Effectivement, un consultant peut, lors de l’exploration, faire ce que l’on appelle une régression dans sa vie actuelle. Il revient à un moment important de son passé, où il a vécu une émotion vive qu’il n’a pas à l’époque réussi à gérer.  L’écoute thérapeutique nous permet alors de nous concentrer sur l’être (ou la part de soi) qui n’a pas été vu et entendu jusque-là et de le réhabiliter. Une régression n’arrive jamais par hasard, et si elle se produit c’est que l’inconscient sait que le consultant est en capacité d’intégrer à nouveau cette part de soi (réparation). Le travail de libération émotionnelle se fait alors tout naturellement.

Différents biais pour un même résultat

Selon moi, l’enfant intérieur c’est un peu l’étincelle divine en nous. Si l’on arrive à simplifier son esprit pour retrouver son âme d’enfant, alors on peut être et vivre l’instant présent dans une sorte de grâce ou de simplicité libératrice.

Pour moi, l’enfant intérieur est intimement lié au concept de filtres des croyances dont je vous parlais la semaine passée. Lorsqu’on identifie ses blessures, c’est comme si on agissait déjà sur son enfant intérieur en lui enlevant un poids moral, mental, émotionnel. Plus on élimine de croyances limitantes, plus on assouplit son cadre ! Il peut alors respirer et se laisser inspirer à nouveau. Cela génère un regain de créativité, spontanéité, liberté et joie !

Nota Bene : En tant que parents, il peut arriver qu’on essaie de prendre soin de nos enfants en fonction de l’Enfant que nous avons été ou des blessures que nous avons eues et que l’on voudrait leur éviter, alors qu’ils ne sont pas nous (personnalité, contexte personnel, familial et social, parents, place dans la famille…). Le meilleur moyen de leur éviter ces blessures, c’est de soigner les nôtres.